CR ski de rando Week-end survie au Boréon 9-10 Février 2008

Les Inuits: Hugues, Guillaume et moi

Samedi:

Départ du Parking de Salèse vers 9h00, la température est toujours aussi polaire mais cela ne nous empeche pas d'avaler la longue remontée du vallon menant au col de Salèse. Le soleil noyé dans un océan de ciel bleu nous réchauffe bien vite!

A moins que ça ne soit le poids de nos sacs (10, 11 et 15kg) Une chose est sure c'est que moi je n'avance pas bien vite, dur dur le petit raidillon vers le Camp Soubran (2300m) au pied de la cime de Fremamorte. M'enfin, les gars en profitent pour parfaire leurs connaissances en botanique en papotant avec deux symaptiques gardes à skis du Parc du Mercantour. Arrivés sur le plateau, nous enfouissons le gros du matériel de bivouac au pied d'un méléze et nous repartons les jambes légères... Une petite vérification de carte à la boussole nous évite un but "topo" Arf mieux vaut ne pas se fier aux photos de topo cela peut etre trompeur! L'heure avance plus vite que mes jambes (ben vi y a des jours comme ça où...)

Alors d'un commun accord, Hugues et Guillaume filent au sommet de la Cime de Frémamorte (2731m). Je terminerai l'ascenssion du col (2604m) du même nom tranquillement ! Ils continueront la face nord, à pied par l'arrête facile, bien dégarnie et un peu expo pour Guillaume qui n'a pas de piolet ! Chute interdite !

Quelques photos du panorama magnifique: Argentera, Corno Stella ( pour Hugues !), Tête sud des Bresses, Tablasses, Giegn, la mer, le Cap d'Antibes et la Corse (depuis le sommet de la Cime) Nous nous retrouvons au col, abrités du vent, en face sud pour manger un morceau avec vue sur notre descente et les belles cimes de Pagari et de Rogué.
Descente dans une neige bien lourde et piègeuse par endroits.

15h00: il est temps de s'attaquer à la confection de notre abri de survie. Vu la consistance de la neige et la quantité (>190cm) on optera pour la tranchée. Hugues commence et Guillamue creuse un trou pour l'accés. Tous les deux se rejoignent et commencent l'elargissement.

Ca prend forme et soudain c'est le drame ! Après 1 heure d'effort tout s'écroule suite à un mauvais coup de pelle !
Sans perdre courage et avec un peu d'huile de coude , on transforme le trou d'accès en une 2nde tranchée. Cette fois c'est la bonne!
Ensuite, le toit va nous causer quelques soucis d'étanchéité! On installe un système de ski, batons, sondes à neige et 3 couvertures de survie recouvert au mieux de neige poudreuse.

17h00: ça y est on a un lit douillet pour cette nuit. Il nous reste une heure pour faire fondre de la neige avec les réchauds et préparer nos "délicieux" repas lyophilisés.
18h00: Magnifique couché de soleil, seuls, ou presque, puisque 3 naufragés en attente de secours (rupture de ligaments) viendront nous demander un thé chaud, pensant que l'hélico n'arriverait pas. Il finira par venir juste après le coucher de soleil. Pour éviter de congéler dehors, on se faufille tous les trois dans notre petit abri ****. C'est le Hammam ! La température monte à 8°. Dehors il fait déjà -5.

20h00: on éteint les frontales et on prend soin de bien fermer toutes les écoutilles!

Dimanche:

Le lendemain matin, la nuit ne fut pas si terrible, sauf pour Hugues qui a beaucoup souffert de l'humidité. Nous un peu moins grace à nos matelas autogonflants plus isolants, et surtout nos sacs de couchages synthétiques moins sensibles à l'humidité.
Il a fait froid mais pas trop. La condensation a fait tomber des gouttes toutes la nuit, mais par endroits le 'toit' est givré.

9h00: Après un rude enfilage des chaussures humides, on part pour la tête S des Bresses (2800m): 500m seulement au départ du bivouac. La montée ensoleillée vers les lacs des Bresses est trés agréable.

Au sommet à 10h45, l'italie dort sous la brume. Argentera et Viso, eux, n'ont pas bougés d'un cm depuis hier ! Nous en prenons pleins les yeux. Hugues aimerait bien prolonger le week-end . Nous sommes bien là haut.

Pourquoi redescendre dans la vallée, hein?
Descente sympatique sur une neige dure avec 2cm de poudreuse !!! Nous n'oublions pas de recharger les sacs à dos de retour au bivouac.

De là, la descente vers Salèse sera très éprouvante dans une neige ultra lourde et croûtée.

Le week-end survie se termine alors sur une terrasse de Saint Martin en sirotant une bonne bière au soleil!

Remerciements:
A Hugues pour nous avoir initiés à la construction d'un abri. Expérience à vivre au moins une fois pour savoir le refaire en situations critiques au cas où.
Au soleil pour nous avoir accompagnés tout le week-end.

D'autres photos sur la galerie de Guillaume: ici